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Pouvoir travailler très précisément aux largeurs d’épandage voulues nécessite aujourd’hui l’emploi d’engrais ayant de très grandes performances mécaniques et balistiques. Des études, que nous détaillons dans cet article, montrent bien que des engrais aux mauvaises caractéristiques impactent négativement le rendement.
Vous êtes désormais tous familiers de ces visuels de répartition spatiale d’une nappe d’épandage, qui proviennent du banc d’essai, comme par exemple, celui du CEMIB d’IRSTEA (anciennement CEMAGREF). Ces travaux de modélisation, qui sont utilisés par les constructeurs pour améliorer leurs gammes d’épandeurs, ont également permis aux fabricants d’engrais de mieux comprendre la répartition des nappes d’engrais lors d’un épandage.
La figure ci-contre, qui peut être obtenue par des mesures au banc d’essai ou au champ, montre que le recouvrement de chaque nappe individuelle d’épandage aboutit à une répartition plus ou moins homogène de l’engrais sur le champ. En mesurant cette variation, on détermine le coefficient de variation (CV), qui est un indicateur de la qualité de l’épandage. Plus le CV est faible, plus l’épandage est régulier.
Pour un épandeur, en fixant la position, l’inclinaison, la vitesse de rotation des pales et le point de chute de l’engrais sur le disque, il est désormais possible de comparer les comportements d’engrais minéraux de différentes natures, et donc de déterminer leur épandabilité, c’est-à-dire leur aptitude à permettre un épandage satisfaisant à une largeur de travail spécifiée. Dans les grandes largeurs de travail (24m -32m), les engrais de forte densité produisent plutôt des profils triangulaires, tandis que les engrais de faible densité ont plutôt des profils d’épandage trapézoïdaux. Les deux courbes ci-dessous comparent l’épandabilité d’un engrais de forte densité avec un engrais de faible densité avec un épandeur réglé pour une largeur de travail de 32 m.
Pour la courbe triangulaire (engrais de forte densité), le CV est au minimum. Même avec des écarts de largeur de passage réelle de +/- 3 mètres, les variations ne dépassent pas 5%. On parle alors d’une épandabilité robuste, car à même d’absorber les irrégularités dues à des erreurs dans le jalonnage. Dans le cas de la courbe trapézoïdale (engrais de faible de densité), le même écart de distance de passage donne lieu à une variation plus importante du CV qui dépasse 10 %. Des erreurs plus importantes dans le jalonnage augmentent l’irrégularité de l’épandage. L’épandabilité d’un engrais de faible densité n’est donc pas très robuste. Dans des conditions optimales au champ, on peut réaliser un épandage uniforme aussi bien avec une courbe de répartition transversale triangulaire qu’avec une répartition trapézoïdale. Mais face à des perturbations telles qu’une erreur de jalonnage ou du vent, ces 2 profils n’offrent plus la même robustesse. Par conséquent, pour des largeurs de travail identiques, les engrais de forte densité, comme les ammonitrates, donnent lieu à de moindres variations.
Une étude, menée en Allemagne, a comparé les pertes liées à l’épandage selon l’engrais utilisé, urée ou ammonitrate. Les résultats sont présentés dans les graphiques ci-contre : même avec une petite largeur d’épandage de seulement 21 m, une brise latérale légère de 4 m/s a engendré un coefficient de variation de 26% avec l’urée, alors qu’il n’était que de 6% avec l’ammonitrate! Un CV de 26 % s’accompagne en général de pertes de rendement supérieures à 2 % pour le blé d’hiver.
Comme le montrent les courbes d’épandage ci contre, l’urée et l’ammonitrate ont en très grande largeur un profil de courbe trapézoïdal*. Pourtant le CV de l’ammonitrate reste inférieur à celui de l’urée, rendant son épandage plus régulier en cas d’erreur dans les distances de passage. Par ailleurs, les tableaux de réglage des épandeurs des différents constructeurs proposent toujours pour l’ammonitrate, grâce à ses propriétés physiques et balistiques, des largeurs de travail supérieures à celles proposées pour l’urée.
* pour atteindre les plus grandes largeurs de travail, le point de chute de l’engrais est décalé vers le bord du disque, ce qui a pour conséquence, pour les engrais de forte densité, une courbe au profil trapézoïdal.