Les formes d’azote font la différence
En Europe, plus de 72% des émissions d'ammoniac provenant des engrais minéraux sont le fait de l'urée et de la solution azotée. L’ammonitrate génère 90% d'émissions en moins par unité d'azote que l'urée. Le remplacement de l'urée et de la solution azotée par de l’ammonitrate pourrait limiter de 63% les pertes totales d'ammoniac liées à leur utilisation ce qui représente environ 470 kt NH3 au niveau européen. Cette substitution est la mesure la plus efficace pour réduire la volatilisation de l'ammoniac surtout en cas de risque élevé de volatilisation (sol, température élévés).
Les inhibiteurs d'uréaseLes inhibiteurs d'uréase ralentissent l'hydrolyse de l'urée qui dispose alors de plus de temps pour diffuser dans le sol. Ainsi, en limitant la concentration d’ammoniac dans un volume de sol augmenté, on contient la hausse du pH, ce qui peut atténuer les pertes par volatilisation de l’urée d’environ 65%. Les inhibiteurs d'uréase ralentissent l'hydrolyse de l'urée qui dispose alors de plus de temps pour diffuser dans le sol. Ainsi, en limitant la concentration d’ammoniac dans un volume de sol augmenté, la hausse du pH est limitée. Les inhibiteurs d'uréase atténuent les pertes par volatilisation d’environ 70% pour l’urée et d’environ 40% pour la solution azotée.
C’est pour cette raison, qu’en Allemagne, un nouveau décret sur les engrais rend obligatoire à partir de 2020, soit l’utilisation d’un inhibiteur d'uréase avec l’urée, soit son enfouissement juste après épandage. Si les inhibiteurs d'uréase peuvent améliorer les résultats environnementaux et agronomiques de l’urée, ils ne permettent pas pour autant de palier à ses autres points faibles comme son manque de précision à l’épandage. Par ailleurs, la dégradation des inhibiteurs au cours du stockage de l’engrais fait courir le risque d’une réduction des émissions d’ammoniac plus faible que celle revendiquée.