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Le 12 juin 2018 le LFDAY s’est tenu à la Cité des Sciences et de l’Industrie de Paris. Cette deuxième édition du « Ferme Digital Day », du nom de l’association éponyme qui fédère ; entre autres, une vingtaine de sociétés de l’AgTech, a regroupé une centaine de sociétés. L’occasion de constater qu’aujourd’hui de plus en plus de capteurs sont proposés aux agriculteurs.
Qu’ils tiennent dans la poche ou non, qu’ils communiquent ou pas, qu’ils soient montés sur des drones, sur des tracteurs ou des machines agricoles, installés dans des bâtiments, dans des parcelles, des bottes de foin ou des silos, fixés sur des clôtures, enterrés dans le sol, posés autour du cou des animaux ou à l’intérieur d’eux, les capteurs sont partout et récoltent de plus en plus de données sur tout.
Parmi ceux présentés au LFDAY, on pouvait notamment découvrir :
Implantation, fertilisation, irrigation, protection, récolte, stockage, météo… très bientôt plus aucune donnée d’intérêt agricole n’échappera aux capteurs et à l’intelligence artificielle associée qui sera développée pour les brasser, les interpréter et faire ressortir clairement des choix possibles pour l’agriculteur. Car il s’agit d’un marché mondial dont les prévisions de croissance sont de l’ordre de 22 % par an jusqu’en 2025 pour atteindre 2 600 millions de dollars à cette date, selon une étude récente de Business Wire, une société de Berkshire Hathaway, le fonds d’investissement de « l’oracle d’Omaha » Warren Buffet.
Face à ce constat, les quatre intervenants de la table ronde « Agronomie et Data », organisée dans le cadre du LFDAY 2018, ont tenu à rappeler que l’agronomie et l’agriculteur deviendraient les clés de voûte de l’agriculture de demain, car cette agriculture de la décision sera intensive en connaissances.
Déjà, pour fournir conseils et recommandations, toutes ces données sont traitées par des modèles agronomiques ou zootechniques. Et ce soudain afflux de nouvelles données offre la possibilité d’explorer de nouvelles facettes des exploitations agricoles, de progresser dans la connaissance, d’affiner et tester les modèles existants et d’en construire de nouveaux. Ils devront impérativement être précis, robustes et éprouvés, sinon, comme l’ont dit les intervenants, les données captées conduiront juste à « faire de grosses bêtises avec beaucoup de précision ».
L’effort d’approfondissement des connaissances agronomiques et zootechniques par les différentes sociétés et organisations du monde agricole devra donc être au moins aussi important que l’effort de transformation des pratiques agricoles que vont continuer d’opérer les agriculteurs avec ces nouvelles technologies. C’est à cette seule condition que l’agriculture numérique tiendra ses promesses.
Les intervenants se sont également voulus rassurants concernant les futures intelligences artificielles qui seront utilisées par les nouveaux outils agricoles. L’agriculteur restera celui qui suivra ou non les recommandations, qui prendra les décisions finales, tout simplement qui décidera d’utiliser ou non l’IA ; car c’est lui qui connaît intimement ses sols, ses parcelles, ses animaux, leur historique et leur écosystème. Toute cette information précise qui manque dans les outils, c’est bien l’agriculteur qui la possède.
Une exploitation agricole est un système très complexe, aucune parcelle, aucun animal n’étant vraiment identique à un autre. En cela, les nouvelles technologies et les modèles associés restent généralistes, simplificateurs, puisqu’ils sont conçus pour fonctionner dans le plus grand nombre de situations possibles. Le succès de l’AgTech passera donc par lacomplémentarité entre ces technologies et l’agriculteur qui possèdera pendant encore longtemps l’information la plus précise sur son exploitation.
Emmanuel Diner
Directeur de la publication AgricutureConnectée
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