Retour de la pluie hétérogène

Le retour des pluies dans certains secteurs permet de valoriser les apports d’engrais réalisés au cours des dernières semaines. En effet, il faut un cumul d’environ 15 mm de pluie dans les deux semaines suivant l’apport.

Cependant, le retour des pluies est hétérogène. Ainsi, au niveau national, les apports réalisés autour du stade épi 1 cm ont rencontré des conditions plus ou moins propices à leur valorisation, selon la date d’apport et les conditions météorologiques locales. Pendant les derniers 15 jours
(5 avril - 20 avril), le Sud-Ouest, quelques départements de la région Centre-Val de Loire, et le Limousin, ainsi que la façade atlantique (85) et la Bretagne ont pu bénéficier de cumuls de pluie supérieurs à 15 mm.

Actuellement, les pluies pour les prochains 15 jours sont attendues sur l’ensemble du territoire national, à l’exception des Hauts de France, du Grand Est et de la Bourgogne-Franche-Comté, au moins jusqu’à lundi 27 au soir. À partir du début de la semaine prochaine, des épisodes pluvieux devraient se généraliser pour plusieurs jours de suite.

Le diagnostic avec un outil de pilotage est donc pertinent pour les situations où les pluies supérieures à 15 mm dans les 20 jours ont permis de valoriser l’azote. Pour le dernier apport d’azote, il faut bien attendre la pleine valorisation de l’apport précédent avant de solder le dernier. Ce dernier peut être positionné jusqu’à stade gonflement-début épiaison. En revanche, dans le cas où l’apport d’azote précédent n’a pas été totalement valorisé, il sera important de réajuster la dose du conseil donné par l’outil de pilotage par rapport à un niveau de valorisation du dernier apport à la date du diagnostic. Les règles de décisions proposées pour le réajustement de la dose sont :

si préconisation avec une dose ≥ 80 kg N/ha : réduire de 20 kg N/ha,
si préconisation avec une dose comprise entre 50 et 70 kg N/ha : réduire de 10 kg N/ha,
si préconisation avec une dose ≤ 40 kg N/ha : appliquer la dose recommandée.

Les semis étalés à cause des excès d’eau, les situations de contraintes de développement des racines (hydromorphie, tassement), ainsi que les conditions chaudes et sèches de ce printemps peuvent perturber la progression des stades phénologiques des cultures. En effet, les températures maximales élevées, les forts rayonnements et, selon les secteurs, le manque de valorisation des apports d’azote peuvent retarder l’élongation des tiges. Il est donc important de bien observer les stades pour piloter le dernier apport d’azote.

Afin de maximiser la valorisation du dernier apport sur blé tendre, avant le diagnostic du
N-Tester®, il est nécessaire de vérifier, malgré la taille des tiges faibles, si le stade dernière feuille est déjà atteint. Pour un diagnostic fiable, il faut prélever plusieurs maîtres-brins et dérouler progressivement les gains des dernières feuilles pour retrouver la F1 définitive. Pour les orges d’hiver, compte tenu de l’avancée des stades, il n’est plus opportun de réaliser un apport d’azote dans la plupart des secteurs. En revanche, pour les orges de printemps, un apport d’azote peut être valorisé en rendement et protéines jusqu’au stade 1 noeud. Ainsi, lorsqu’un solde d’azote est encore disponible, il faudrait attendre une période favorable et se positionner au plus tard à 1 nœud.