-
Solutions cultures
-
-
Qui sommes-nous ?
Agriculture durable
-
Quelles sont les pratiques culturales des agriculteurs sur le colza ? Les régions de production diffèrent par le climat, la nature des sols, les débouchés potentiels, etc. Nous avons posé des questions à Florent Ruyet, conseiller grandes cultures à la Chambre d’Agriculture du Lot et Garonne.
Voici quelques données de présentation du département (source Agreste, 2014) : le Lot et Garonne compte 284 000 hectares de SAU dont 53% est dédiée à la culture des céréales et 9% aux oléagineux. Le colza représente 4 700 ha contre 36 000 ha pour le tournesol ; le rendement moyen est de 25 q/ha. La ferme Lot et Garonne est caractérisée par une part importante de production fruitière (kiwi, noix, prunes), maraichère et horticole (24%), les grandes cultures représentent 28%, la polyculture-élevage 24%, l’élevage 18% et la viticulture 7%. C’est un département très diversifié, le Lot-et-Garonne est le premier département français en production de fraise et de noisettes, il y a également beaucoup de parcelles dédiées à la multiplication de semences (betteraves, maïs, etc.). Certaines des exploitations laitières, même performantes en production et en génétique, ont été victimes de la crise de lait.
Le colza est principalement produit sur les zones entre Agen et Villeneuve-sur-Lot, ainsi que dans la zone de Buzet. Globalement, « si les agriculteurs peuvent irriguer, ils iront plutôt vers des cultures de printemps, mais pour ceux qui produisent du colza, la rotation type est blé-orge-colza ». Le colza représente environ 20% de la sole des exploitations qui en produisent. La part de l’élevage étant relativement faible, le principal débouché du colza reste la filière agro-industrielle.
En Lot-et-Garonne, la principale raison de cultiver du colza est économique ; « cette culture d’hiver permet de faire la coupure dans une rotation », les cours des céréales ne sont pas très bons en ce moment, les colzaiculteurs peuvent bénéficier de la meilleure santé économique de la filière. Florent Ruyet précise également « que nous avons des problèmes d’eau dans notre région, si des agriculteurs n’ont pas la chance d’avoir à disposition une réserve d’eau pour l’irrigation, ils privilégieront des cultures d’hiver et des rotations simples type blé-orges-colza ; parfois avec du sorgho ou du tournesol qui pourraient supporter des conditions de sécheresse au printemps ». La présence des entreprises semencières, de Terres Inovia et d’instituts techniques influent aussi sur la motivation des agriculteurs à cultiver du colza. Les semis se déroulent début septembre, les orages fin août dans la région permettent une bonne levée du colza.
Concernant la fertilisation, la Chambre d’Agriculture du Lot-et-Garonne utilise des outils de pilotage sur les grandes cultures, pour le moment plutôt développés sur les céréales mais très certainement sur le colza dès l’année prochaine. « Pour le colza, nous restons fidèles aux prérogatives de la Directive Nitrates et aux recommandations des instituts techniques. Nous avons également fait beaucoup de démonstration sur la fertilisation du colza avec la réglette ». Concernant les produits utilisés, la région produit peu de fumier et d’effluents d’élevage, les agriculteurs utilisent en grande majorité des sources minérales pour la fertilisation avec des apports de nitrates et de soufre avec plutôt par des ammonitrates. Les agriculteurs apportent les engrais en majorité en 2 et 3 apports. « Nous n’utilisons pas encore d’outils spécifique pour évaluer la nutrition azotée des colzas, nous recommandons l’utilisation de la réglette – car la méthode est simple. Tous les ans je fais une tournée dans les colzas pour évaluer la biomasse en sortie d’hiver ; comme nous n’avons que très peu de gel, je fais des pesées qu’en sortie d’hiver ».
Florent n’a pas encore été confronté à l’utilisation de régulateurs. « La fertilisation reste le parent pauvre dans la réflexion de l’itinéraire cultural chez les agriculteurs ; je vois que les agriculteurs nous posent des questions sur le soufre, le phosphore et autres. Nous faisons des formations aux agriculteurs pour les aider à mieux construire leurs stratégies de fertilisation ; le cycle de l’azote n’est pas toujours maitrisé, alors qu’il pourrait aider les agriculteurs à mieux comprendre le fonctionnement de l’azote et son rôle sur une culture. Nous faisons peu d’analyse de sol, bien qu’elle soit très utile, principalement pour une raison économique : le coût est trop élevé pour les agriculteurs ». L’équilibre des parcelles en phosphore et en potassium ne reposent pas sur des analyses précises, alors que dans certains pays les analyses ne portent pas que sur l’azote ce qui est profitable pour les agriculteurs.
La Chambre d’Agriculture du Lot-et-Garonne préconise l’utilisation de Mes Parcelles pour la gestion de l’exploitation et notamment de la fertilisation pour l’année entière. Le conseiller grandes cultures met en avant les références de l’institut technique Terres Inovia, et bientôt l’agriculteur pourra depuis cet outils commander l’utilisation d’OAD comme le drone à partir de l’année prochaine.
Yara France remercie Florent Ruyet pour le temps accordé et sa collaboration à ce blog d’informations.
Il est indispensable de mettre en place une stratégie de nutrition du colza adaptée, qui permet d’obtenir rendement et qualité, tout en maintenant un bon niveau de fertilité du sol pour la culture suivante.