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Pour parer aux conséquences du réchauffement climatique qui peut altérer l’alimentation des noyers, Yara lance à la station expérimentale de Creysse un essai de ferti-irrigation. Objectif : améliorer la qualité des fruits en réduisant le risque de mauvais remplissage du cerneau.
La fertilisation du noyer fractionnée pour apporter à l’arbre les nutriments au plus près de ses besoins : au débourrement, à la floraison et à la croissance des fruits. Cette phase de remplissage du cerneau est aujourd’hui compromise par le réchauffement climatique. Elle se déroule en fin d’été, une période généralement sèche dans le Sud-Est et le Sud-Ouest, les deux bassins de production de la noix. Et sans eau les engrais « classiques », appliqués au sol, ne fondent pas ! « D’autant plus que les producteurs cherchent à retarder le plus possible le dernier apport du mois de juin pour coller au plus près des besoins. Et s’il ne pleut pas, l’apport sera inefficace et la qualité des cerneaux de noix ne sera pas au rendez-vous », explique Eloïse Tranchand, chargée d’expérimentation en charge de l’essai.
Avec la ferti-irrigation, on pallie les périodes de manques d’eau (à n’importe quel stade en fait), pour apporter l’engrais aux bons moments. En l’occurrence dans l’essai au stade remplissage de la noix.
« Yara envisage la ferti-irrigation comme un soutien des apports au sol, elle ne les remplace pas. Les doses d’engrais apportés restent d’ailleurs les mêmes. La nutrition du cerneau est aujourd’hui très dépendante des conditions climatiques. Dans des situations sévères, on peut avoir jusqu’à 30 % de cerneaux flétris. Dans un contexte d’étés de plus en plus secs, des producteurs français pourraient envisager cette technique pour améliorer la couleur et la taille des cerneaux, les deux composantes de la qualité d’une noix », complète Eloïse Tranchand.
L’essai va durer quatre ans et mobilise vingt-quatre arbres, douze pour la modalité ferti-irriguée et douze pour la modalité témoin. Les trois composantes du rendement seront analysées au cours de l’essai : le tonnage/hectare, le calibre des fruits et la qualité des cerneaux. Sachant plus un cerneau est charnu et de couleur claire, plus il est payé.
Des analyses foliaires et des mesures du tour des troncs seront également réalisées pour comparer l’état de nutrition et la croissance des arbres. Le début de l’été est aussi le moment de l’induction florale. Un stress à cette période pourrait induire une moins bonne récolte dans un an. Un stress qui pourrait être limité par la ferti-irrigation.
Résultats dans quatre ans. Pour des résultats intermédiaires, on se dit à bientôt !