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28 juin, 2024

Forme d’azote sur maïs : quel choix et quel impact ?

Les engrais azotés minéraux sont responsables d’émissions d’ammoniac dans l’air (NH3) par volatilisation après épandage. Ces émissions varient toutefois selon la forme d’azote choisie et les conditions d’application. C’est ce que nous avons voulu identifier plus précisément dans le cas du fertibinage sur maïs en réalisant un essai au champ avec application d’ammonitrate d’une part et d’urée d’autre part.


La volatilisation ammoniacale dépend de la forme d’azote choisie, ainsi que de la technique d’apport et des conditions pédoclimatiques. Il n’est plus à démontrer que la forme ammonitrate est la moins émissive.

Urée 13,1 %
Solution azotée 7,9 %
Ammonitrate 1,9 %

Facteurs d'émission moyens utilisés dans l'inventaire national du CITEPA, d'après les données EMEP 2016.

 

Pour contrer la volatilisation plus importante de l’urée, l’application de cette forme azotée doit être enfouie ou être suivie d’une irrigation de minimum 13 mm dans les 48h. Ces conditions sont souvent difficiles à remplir notamment dans le cas du fertibinage. Cette pratique alliant désherbage mécanique et fertilisation est pourtant de plus en plus utilisée sur maïs pour faire face aux diminutions des molécules chimiques disponibles pour le désherbage et pour l’optimisation des passages en combinant désherbage mécanique et fertilisation lors d’un même passage.

Face à cet état des lieux, Yara a mis en place un essai sur maïs dans la commune de Labruyère (21) à l’aide d’une fertibineuse Monosem, afin d’identifier le risque de volatilisation ammoniacale des formes uréiques et ammoniacales des engrais dans le cas du fertibinage sur maïs.

Epandage d'engrais azotés sur maïs, sans travail du sol (Labruyère, 21)

 

Epandage d'engrais azotés sur maïs, avec travail du sol (Labruyère, 21)

Cette étape d’épandage de l’essai met en évidence qu’avec une pratique de fertibinage sur maïs, l’engrais est exposé à la surface. Le binage correspond à un travail superficiel du sol réalisé entre 3 et 7 cm ce qui ne permet pas l’enfouissement de l’urée qui nécessiterait un coutre spécifique pour atteindre les 10 cm requis pour éviter la volatilisation. L’exposition du granulé est la plus importante au niveau du rang puisque le binage se fait au niveau de l’inter-rang.

Par ailleurs, les conditions lors de l’application était sèche, mais la pluviométrie des 2 jours suivants a été inférieure au 13 mm requis pour limiter la volatilisation ammoniacale de l’urée et, l’agriculteur n’était pas équipé de système d’irrigation.

 Cet essai met donc aussi en lumière la difficulté de répondre aux exigences d’application de l’urée pour éviter sa volatilisation ammoniacale dans le cas du fertibinage. En plus de trouver la fenêtre propice au passage simultané de la fertilisation et du désherbage, il convient de trouver dans le temps la fenêtre climatique adaptée pour espérer une pluviométrie suffisante et une moindre volatilisation ammoniacale.

Lors de l’épandage, cet essai montre déjà le risque accru de volatilisation ammoniacale de l’urée par rapport à l’ammonitrate dans le cas du fertibinage sur maïs étant donné son non-enfouissement et la difficulté de trouver la fenêtre climatique adaptée. Ces deux éléments contribuent à une exposition à l’air de l’urée et donc à sa volatilisation ammoniacale maximale.

 

A lire également: https://www.yara.fr/fertilisation/blog/ammonitrate-mais/