Yara, acteur de la décarbonation de l'agriculture

Ammoniac et hydrogène vert ou la production d’engrais minéraux azotés décarbonés

Yara investit dans cette voie afin de proposer des engrais décarbonés et dont la production se fait sans gaz. Un double avantage notoire pour les agriculteurs puisque ces engrais permettent de réduire tant l’empreinte climatique que la dépendance aux énergies fossiles.

Grâce à une collaboration avec des entreprises spécialisées dans les énergies renouvelables, des projets pilotes ont été élaborés pour produire de l’ammoniac vert et ainsi diminuer de 80 à 90% l’empreinte carbone des engrais azotés minéraux.

Cette feuille de route Yara de la décarbonation des engrais azotés s’appuiera majoritairement jusqu’en 2030 sur la production d’hydrogène bleu avec captation du CO2. Pour ce faire, Yara a notamment signé en juillet 2021 un protocole d’accord avec Air Liquide, Borealis, Esso S.A.F. et TotalEnergies pour travailler au développement d’une infrastructure de captage et stockage du CO2 au niveau du bassin industriel normand. Par ailleurs, le 29 août dernier, Yara a conclu un accord avec Northern Lights pour le transport et le stockage en mer du Nord de CO2 capturé au niveau de son usine de production d’ammoniac de Sluiskil aux Pays-Bas.

Dès début 2025, ce sont 800 000 tonnes de CO2 pur qui seront captées, compressées et liquéfiées aux Pays-Bas, puis transportées et stockées à 2 600 mètres sous la mer au large d’Øygarden en Norvège grâce à des infrastructures en cours d’installations de la société commune entre Equinor, Shell et TotalEnergies.

En complément de la production d’hydrogène bleu, Yara annonce la montée en puissance progressive de la production d’hydrogène vert sur le principe de l’électrolyse de l’eau et via l’utilisation de différentes sources d’énergies renouvelables. Ce déploiement est d’ores et déjà programmé dans plusieurs pays : en Norvège avec l’énergie hydroélectrique dès 2023, aux Pays-Bas avec l’énergie éolienne et en Australie avec l’énergie photovoltaïque pour des productions prévues en 2024-2025. Par ailleurs, le prix actuel de l’énergie permet à cette technologie de se rapprocher du seuil de compétitivité et l’usine pilote norvégienne de Yara prévoit ainsi la fourniture de 83 000 tonnes d’engrais décarbonés en 2027, soit l’équivalent de 10% des besoins de la surface de blé en France.

À horizon 2030, Yara souhaite produire 30% de ses engrais de manière décarbonée. Illustration de cette trajectoire, une première commercialisation d’engrais décarbonés est prévue en Europe du Nord dès 2023 avec la coopérative Lantmännen.