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07 novembre, 2016

Azote, phosphore, potassium : détecter et corriger ces carences

Les facteurs tels que l’eau, le sol, le climat et les éléments nutritifs sont essentiels pour obtenir des cultures saines et productives. Si l’un de ces paramètres s’éloigne de l’optimum, il devient donc limitant, et tout le système productif est déstabilisé.


Carence en phosphore sur une culture de maïs
Carence en phosphore sur une culture de maïs

Avec les maladies, les carences sont souvent synonymes d’un déséquilibre. Pratiquer une fertilisation adaptée permet de satisfaire les besoins en éléments nutritifs de la plante.

Lorsque les symptômes de carences sont visibles, l’état de sous-nutrition de la plante est déjà avancé. Il convient dans ce cas de procéder à l’application d’un anti-carentiel, en foliaire ou au sol. Cette action est curative et ne s’inscrit pas dans le temps ; pratiquer une fertilisation efficace aura une action préventive. Ainsi, et pour assurer le développement et la productivité des cultures, une fertilisation adaptée assurera une nutrition optimale pour éviter des carences potentielles.

Il existe deux types de carences :

  • Les carences vraies : conséquences d’une déficience en un élément nutritif dans le sol, qui n’est donc pas disponible pour la plante
  • Les carences induites : les éléments nutritifs sont disponibles mais leur assimilation par la plante est impossible. Elles sont souvent dues au pH, à des antagonismes, à des structures ou textures de sols particulières ou à certaines conditions climatiques (froid, humidité).

Dans les deux cas, une carence impacte directement le rendement et la qualité de la récolte. Nous souhaitons dans cet article vous donner les pistes pour reconnaître précisément les symptômes d’une carence en éléments majeurs (Azote (N), Phosphore (P) et Potassium (K)) et les mesures à prendre afin de la corriger.

Tonneau de Liebig
Tonneau de Liebig : un seul élément vient à manquer et le potentiel de rendement est compromis

 

L’Azote

L’azote est l’un des principaux éléments nutritifs, en termes de quantité, et joue un rôle clé dans le métabolisme général des plantes. Les composés organiques, tels que les protéines ou la chlorophylle, … sont dépendants de la teneur en azote disponible pour la culture.

La carence 

Lors d’une carence en azote, les organes de la plante sont plus petits qu’à l’accoutumé, et le rendement s’en trouve sensiblement impacté. L’azote jouant un rôle primordial dans la production de protéines, les teneurs peuvent également être plus faibles, ce qui implique une moindre qualité à la récolte.

Les symptômes

Les feuilles de la plante, d’abord les plus âgées, virent au jaune, et finissent par tomber. Attention, de nombreuses carences correspondent à un jaunissement, mais en fonction de l’âge de la feuille et de la typologie de la tâche, il est possible de définir la carence. La floraison peut également être retardée.

Carence en azote sur une culture de blé.
 Carence en azote sur une culture de blé. Source : Yara

La solution 

Une fertilisation azotée, au sol ou en foliaire, est nécessaire afin de pallier les carences. Si la carence est avérée, les nitrates sont préférables, car directement assimilables par la plante.

 

Le Phosphore

L’azote n’est pas le seul constituant des protéines. En effet, le phosphore joue aussi un rôle important. Cet élément joue un rôle clé dans le métabolisme énergétique de la plante; le transport et la production des sucres et des protéines s’en trouvent donc impactés en cas de carence.

La carence

De manière générale, la croissance racinaire de la plante ralentit, et le tallage (dans le cas des céréales) s’en trouve également impacté. Comme lors d’une carence en azote, la floraison est retardée, et la production de protéines limitée.

Les symptômes

Les signes les plus visibles d’une carence en phosphore sont sur les feuilles les plus âgées, tout comme une carence en azote. Les feuilles s’assombrissent pour devenir rouge (nuances bleutées à violacées), pour finir par tomber. Si le phosphore n’est pas disponible en assez grande quantité, il ne peut agir sur le gonflement des colloïdes, la tige de la plante peut aussi devenir plus rigide.

Carence en phosphore sur une culture de maïs.
Carence en phosphore sur une culture de maïs. Source : Yara

La solution

Afin de palier à ces carences, il faut pratiquer une fertilisation en fonction du pH du sol. Un apport foliaire de phosphore assimilable aura une action immédiate sur la plante. Pour éviter toute carence, une fumure NPK d'entretien reste la meilleure solution.

Dans l’idéal, ramener le pH du sol autour de 7-8 est le meilleur moyen de prévenir des carences en phosphate.

 

Le Potassium

Le potassium joue un rôle primordial au niveau cellulaire, rend la paroi cellulaire plus épaisse, et régule également la transpiration de la plante, ainsi que les risques de verse. Il rend également la plante plus résistante au gel et aux sécheresses.

La carence

La matière sèche est spécifiquement impactée part une carence en potassium, et s’en trouve restreinte. Une carence induit une baisse de la résistance au gel et à la sécheresse, et augmente les risques de verse.

Les symptômes

Les feuilles de la plante deviennent plus foncées jusqu'à devenir brunes. Les feuilles âgées sont chlorosées sur les bords, puis dépérissent.  Le potassium ayant un rôle important dans le gonflement des colloïdes, une carence entraine une turgescence plus faible. Conséquence de la carence, la verse est également un symptôme car elle est identifiable au champ.

Carence en potassium sur une culture de Pommes de Terre
Carence en potassium sur une culture de pommes de terre. Source : Yara

La solution

Lorsque les symptômes sont avérés, il est primordial de fertiliser avec une solution de sulfate de potassium. Pour éviter d’avoir à effectuer une fertilisation curative, le sol doit avoir une balance stable en potassium disponible, en y apportant les quantités nécessaires en fonction de l’exportation par les cultures.


L’azote, le phosphore et le potassium ne sont pas les seuls éléments nutritifs entrant en jeu dans la croissance de la plante. Suivant le principe du tonneau de Liebig, nous traiterons des éléments secondaires dans la deuxième partie de ce sujet.